Jean Victor Généus, revient à la charge au conseil de sécurité de l’ONU moins d’un mois après avoir déclaré que tout est globalement sous contrôle dans le pays. Le chancelier haïtien, pour cette deuxième participation au Conseil, dresse un tableau sombre du pays dans son intervention. Il reconnaît que « le peuple haïtien ne vit pas mais survit ».
« J’ai la délicate mission de porter, devant le Conseil de sécurité, le cri de détresse de tout un peuple qui souffre et de dire, à haute et intelligible voix, que les Haïtiennes et les Haïtiens ne vivent pas. Ils survivent. Je parle au nom des 4 millions d’enfants qui n’ont pas pu aller à l’école à cause de la violence des gangs. Je parle aussi au nom des femmes et filles violées et des innocents assassinés », argue M. Généus tout en reconnaissant que la situation a dangereusement évolué vers la détérioration bien avant son « tout est globalement sous contrôle dans le pays » déclaré le 26 septembre dernier.
Le quotidien du peuple se résume en « évènements malheureux et regrettables dont des pertes en vies humaines, kidnappings, destruction de biens publics et privés, viols, vols, pillages, menaces et intimidations » se plaint le chancelier. « Ces événements plongent davantage le pays dans le chaos avec des conséquences extrêmement graves sur l’ensemble de la population notamment, la résurgence du choléra », regrette M. Généus évoquant l’impasse que traverse le pays depuis plus d’un mois après le blocage du terminal pétrolier de Varreux, le plus important du pays, contrôlé par des gangs armés.
Généus, sous la tribune de l’ONU, réitère la demande de son gouvernement sollicitant le déploiement immédiat d’une force armée spécialisée dans le pays pour, dit-il, « neutraliser les gangs armés afin de garantir la libre distribution du carburant et faciliter la reprise des activités ».