La tranquillité de la rue m’a attiré dans ses pièges. Ce matin, je me suis fraichement réveillé, et déjà, je me suis senti comme un corps brûlé d’un époustouflant désir de voir le regard si blafard du dehors.
Je me suis glissé subitement sous la douche pour en disparaitre dans l’espace d’un cillement.
Par des pas indécis dessinés sur le sol, je me dirige vers des rues inconnues rien que pour assouvir ma folle passion. J’ai découvert quelque chose de si étrange! Je voyais le front du ciel dans toute sa clémence décliner un calme sans pareil, j’ai dégusté des yeux une sauve aurore. Je voyais le soleil se lever dans un concert de silence jamais comme avant.
Où est passée la ville effervescente? Où sont les bourdonnements des moteurs, la stridulation des pompes à fumer coupées?
L’ébullition coutumière de la ville se fait rechercher dans les recoins, j’étais bien étrange et ma curiosité allait en s’agrandissant. Je voyais des gamins jouer au football sur la chaussée, l’agitation de la ville a disparu dans la respiration d’une grève.
Les taps taps aux forts décibels qui reniflaient des rabordailles à toute heure se faisaient ligoter.
Une ville témoins de la misère d’un peuple qui crève de faim, témoin de la vie crasseuse, de la corruption sans égale, du mal être des gens ne saurait capable de se fermer la gueule pour pérenniser sa complicité dans le malheur des autres. La ville sanglotait, Elle pleurait, criait, elle était en berne.
Elle voulait dénoncer les malfaiteurs, elle l’a sûrement fait mais personne n’a encore une oreille assez sagace pour traduire sa voix.
Demain dès l’aube, je serai aux mêmes Carrefours. Peut-être atteindrais-je l’horizon de l’espoir.
Jeremie MACELUS