Malgré l’aggravation, depuis plus de trois (3) semaines, de la crise qui sévit le pays, cette institution, garante de l’éducation, dans un communiqué daté 2 octobre, la veille de la date considérée comme date de la rentrée, la maintient tout en appelant au respect du « droit à l’éducation en toutes circonstances ». Bilan pour cette première journée : pas d’élèves à travers les rues, les portes des établissements restent encore fermées.
Jamais la rentrée scolaire en Haïti n’a été aussi incertaine. Même lorsque des catastrophes touchaient directement des villes, les écoles accueillaient tous les élèves et ce, dès le premier jour suivant le calendrier du ministère, par respect du droit à l’éducation en toutes circonstances. Pour cette année, la réalité est bien différente puisque les portes des établissements scolaires publics et privés sont restées fermées partout dans le pays. En lieu et place à cette rentrée, des membres de la population ont plutôt foulé le macadam.
« Insécurité, inflation, crise de carburant qui contraint plusieurs institutions à réduire considérablement leurs services ou à fermer définitivement leurs portes » sont les principales revendications de la population à travers plusieurs villes dont Gonaïves, les Cayes, Pétion-ville, Miragoâne, Jacmel, entre autres. Ces habitants ont profité de cette journée pour continuer à marcher contre la cherté de la vie en guise de la rentrée des classes, tout en demandant la démission du chef du gouvernement, le docteur Ariel Henry, à la tête du pays.
Dans la ville des Cayes, à Jacmel et à Miragoâne, plusieurs manifestants portaient des uniformes d’établissements scolaires de leur ville respective avec sacs au dos et/ou livres en mains pour tourner en dérision la rentrée scolaire qui était prévue ce lundi, rapporte le quotidien Le Nouvelliste. Ces manifestants promettent au gouvernement en place une année scolaire dans les rues si l’ensemble de leurs revendications ne sont pas satisfaites. Il est à remarquer que les portes de la direction départementale de l’éducation nationale du Sud-Est située à Jacmel ont été fermées pour cette rentrée scolaire avortée.
« Les conditions ne sont pas réunies pour la rentrée des classes », estime le coordonnateur départemental des Nippes de la Confédération nationale des éducateurs et éducatrices d’Haïti (CNEH), M. Louinet Lafermil, cité par Le Nouvelliste. Pour soutenir ses dires, M. Lafermil a évoqué la crise socioéconomique actuelle caractérisée notamment par la cherté de la vie et la crise de carburant qui sévissent le pays.
Des parents craignant le contexte actuel avec cette crise qui gangrène le pays, plaident pour une nouvelle date et demandent des conditions nécessaires, le MENFP de son côté, s’attend à une rentrée progressive.