À travers ce programme réalisé à l’occasion de la fête de noël et en prélude de ses treize ans d’existence, l’organisation a voulu offrir un moment de détente et d’épanouissement aux riverains et, particulièrement aux nombreux.ses déplacés.es d’un camp de fortune de la zone.
Depuis quelques temps, la commune de Tabarre fait partie des zones à risques de l’ère métropolitaine en raison de son positionnement géographique par rapport aux activités des bandes armées contrôlant des pans importants du territoire de la république. Enlèvements, assassinats, meurtres, les gens subissent toute forme d’assauts des soldats de la mort qui sèment le deuil et distribuent la désolation dans le cœur des membres de la population civile.
De là, comme tout le reste du pays, les habitants de carradeux et des zones avoisinantes vivent avec cette peur bleue. Stress, dépression, remords, les idées suicidaires, l’envie de partir et de plus revenir, les populations connaissent l’enfer sur cette terre brulée. Ces gens qui sont, depuis longtemps, en proie à cette violence sans borne ont, selon Johnny Lucien, le président de l’organisation, mérité un moment de relaxation, de réjouissance et de convivialité.
La population cible a accueilli avec la plus grande joie, cette activité planifiée en signe de solidarité, d’encadrement, de support pour ceux et celles qui vivent le drame d’être né sous le soleil mortuaire de l’Etat haïtien. Courses à moto, animations musicales, performances artistiques, tout pour essayer de percer une oasis dans le désert d’une foule de gens abandonnée à la merci des gangs. Ce sont des hommes, des femmes, des enfants traumatisés, des gens détruits psychologiquement, qui résistent et s’effondrent dans la tourmente.
Johnny Lucien, le leader de l’initiative et responsable du camp des déplacés explique qu’il s’agit des gens venus de Tourtier, de Tapage, de Torcel et de Galette. Ces gens arrachés de leurs demeures par les gangs armés ont été accueillis au Lycée Jean Marie Vincent en date du 27 juillet 2023. Environ 6 mois après, ils sont encore sinistrés. Ne serait-ce pas l’aide de la Mairie de Tabarre, de certaines organisations internationales et de l’organisation locale, Forces, ces gens auraient été tués par la faim et asphyxiés par la soif, explique le président de FORCES.
Si le président n’a pas manqué de verbes pour exprimer ses satisfactions, il n’en demeure pas moins qu’il exprime de manière très singulière, sa gratitude envers ceux et celles qui ont consentis le sacrifice de rendre réalisable cette activité : la mairie de Tabarre, les travailleurs de la protection civile de la commune tout comme les sapeurs pompier, le commissaire Gauthier de la police de Tabarre, Peter Store, l’un des sponsors officiels à côté de la mairesse de Tabarre, Nice Simon. L’organisateur entend, du même souffle, remercier Ing. Carl Henry, Ti jeune Abaki, Pierre Moto Africain, Djimy moto etc, sans qui, cette activité serait vouée à l’échec.
Cette manifestation culturelle qui vient avec sa lumière de noël était très symbolique pour l’organisateur. A côté des jouets distribués aux enfants, des casques pour leurs téléphones, des kits sanitaires, une batterie pouvant allumer une télévision dans le camp, c’était, pour lui, une forme de support moral pour ces gens tenaillés par les aiguillons de la vie abjecte qu’ils mènent depuis des mois. Johnny Lucien pense que la communauté, et surtout, les plus faibles, ont besoin de cette solidarité. Le pays et surtout, la commune de Tabarre a besoin de ces moments de vivre ensemble pour permettre aux catégories les plus précaires de vivre un instant de bonheur.
Bureau communication FORCES