Digicel vient de se vanter pour ses 15 ans avec ses réalisations à travers surtout sa fondation. Elle en profite pour dire poursuivre sa révolution en matière de télécommunication initiée depuis 2006. Comme aux pays des boiteux chacun pense qu’il marche droit, la compagnie rouge suit le rythme du pays et se dit fière de ses accomplissements durant ces 15 années. Une satisfaction que plus d’un ne voit pas de bon œil.
Auprès des jeunes, les réactions pleuvent, s’agissant du service de l’internet mobile. « Avoir accès au web et données mobiles nous coûtent cher et même très cher avec Digicel et Natcom, tenant compte de la qualité de leur service », s’indignent-ils avant d’ajouter qu’il n’y a pas vraiment de meilleur opérateur dans le pays, chacun sa préférence. « La compagnie qui couvre le plus la population n’est peut-être pas celui qui couvre le mieux votre appareil, ni les zones que vous fréquentez », précise un client qui expérimente les deux réseaux. Alors, ces deux compagnies qui partagent la République peuvent être considérées comme deux faces d’une même pièce avec pour seul objectif, tirer leur profit au détriment d’un peuple assoiffé de service.
Considérer comme l’ensemble des technologies destinées à accéder à l’internet, l’internet mobile fait partie intégrante de la vie de la majorité des jeunes de nos jours que ce soit pour les loisirs et/ou pour les études. Les recherches et les échanges d’informations consomment des Bytes ou des Octets qui doivent prendre la forme de Bits, c’est-à-dire, un 1 ou un 0. À noter que le bit est la contraction de binary digit, la plus petite unité d’information. 1 byte = 1 octet = 8 bits.
À l’aide de ces unités d’information, les clients qui ont des téléphones intelligents et d’autres appareils, par le biais des compagnies Digicel et Natcom, peuvent souscrire pour un compte de données afin de disposer d’un forfait souvent évalué en mégabytes (MB) pour transmission et réception des informations. Avec ces compagnies, ces forfaits n’arrivent même pas à satisfaire la clientèle. Récemment, aux Gonaïves, plusieurs milliers de signatures ont été récoltés pour une plainte contre ces deux compagnies de téléphonie mobile du pays pour mauvais services. Ces signataires qui visent à engager un procès contre les responsables de ces compagnies, évoquent des cas d’abus de confiance, de vols, d’extorsion systématique.
Selon eux, les compagnies émettent un mauvais signal via leur antenne de relais, ce qui nuit au bon fonctionnement de l’internet même avec les plans « VIP ». De plus, elles changent les plans comme elles changent d’humeur. Ajouté à cela, les abonnés paient le montant exigé même quand cela fonctionne au ralenti ou pas du tout. À cet effet, les compagnies gardent tous les mégabytes (MB) restant après le délai fixé pour l’expiration du plan et le consommateur devra payer d’autres volumes de donnés pour ses échanges le lendemain.
Encore, même pour les appels, plusieurs abonnés témoignent qu’il y a toujours une coupure, un défaut de communication au cours des conversations alors que les unités continuent de s’épuiser. « C’est ainsi qu’ils gagnent des millions par jour, leur modus operandi n’est autre que d’abuser les plans des clients, tromper leur vigilance et recueillir des millions », lance un client avec un air maussade.
Pour ce qui est de la fibre optique, c’est là que se trouve la mine d’or. Malgré l’infériorité de leur équipement, ils touchent beaucoup sans compter les frais d’équipements et d’installation qu’ils réclament à tous leurs abonnés.
Selon un informaticien, les comptables qui travaillent dans ces entreprises de télécommunications savent bien étudier le marché et c’est pourquoi le prix des plans ne fait que grimper. Tant qu’ils sachent que les clients n’ont pas d’autre choix que de les accepter, ils en profitent pour les étouffer de la main.
« L’injustice environnementale va de pair avec l’injustice sociale », nous a fait savoir Noël Mamère dans Ma république, mais qu’en est-il du rôle du CONATEL qui est censé contrôler les débordements tant précieux des opérateurs de téléphonie mobile.
L’injustice est muette alors que la justice crie, martèle-t-on. Toutefois, traverser la vie avec le cœur crispé, tel un voyage en mer incertain, peut inciter à répéter Platon sans cesse, haut et fort, « le plus grand mal, à part l’injustice, serait que l’auteur de l’injustice ne paie pas la peine de sa faute ».