Le Président (de facto) Jovenel Moise s’est beaucoup accentué sur l’organisation des élections durant l’année 2021. Ce sujet constitue un point essentiel de ses discours au cours de ces derniers mois. Pour réaliser ce grand rêve, le président n’a pas seulement discouru, il a posé de nombreuses actions. Il a mis en place un conseil électoral provisoire, le CEP qui a pour but d’organiser les élections dans le pays. Il a intensifié la fabrication de la carte d’identification, mais aussi, exigé l’utilisation seule de cette dernière pour imposer les citoyens récalcitrants à la faire.
Cependant, les opposants du pouvoir en place ne veulent pas embarquer dans une telle perspective avec le président Jovenel Moïse dont ils dénoncent les exactions de ce dernier, mais aussi, ils restent convaincus que son mandat arrive à terme depuis le 7 février dernier.
Les opposants politiques jugent que le président n’a aucune base légale pour organiser aucune élection dans le pays. En plus, l’Opposition qualifie les mises en place effectuées par le Président comme moyen pour bafoué le scrutin à son seul profit. Malgré tout, le Président, en faisant fi de tout et de tous, il ne fait pas Mea culpa et veut aller droit au but.
De l’autre côté, il y a la crise socio-économique qui ne cesse de s’intensifier jusqu’à plonger la population haïtienne dans une misère totale. Depuis 2010, l’insécurité est nette progression partout dans le pays. Les gangs armés contrôlent diverses zones de la capitale ainsi que rurale. Le kidnapping, un vrai fléau, a atteint son paroxysme. Sans parler de l’augmentation du chômage, la cherté de la vie, absence d’infrastructures routières, de logement etc. Dans une telle conjoncture, peut-on parler d’élections dans le pays ? Est-il possible d’organiser des élections dans un climat de crise politique aigüe?
La démocratie, un concept complexe au profit de tous
Le président Jovenel Moïse tend à résumer la démocratie uniquement à des élections. Il est vrai que, dans un régime démocratique, les élections sont nécessaires pour renouveler le personnel politique mais, les élections ne reflètent pas toujours la démocratie. D’ailleurs la démocratie est, telle qu’elle a été élaborée à Athènes par Périclès, fondée sur trois piliers essentiels : les principes de la démocratie, les mœurs de la démocratie et les fruits de la démocratie. Dans ce régime, les citoyens sont égaux devant la loi, le respect des droits est obligatoire et l’avis de chaque citoyen compte et finalement le propre de la démocratie, c’est que tous les citoyens décident des affaires de l’état. Par contre, le citoyen haïtien ne jouit aucun de ses droits fondamentaux prescrits par la loi. Alors, comment veut-on qu’un peuple qui n’a même pas le droit à la vie de s’intéresser aux urnes ?
À la place des élections, pourquoi le gouvernement ne cherche pas à atténuer la souffrance de ce peuple ? Pourquoi ne combat-il pas le problème d’insécurité qui paralyse les quartiers populaires du pays ? Malgré les rapports des organismes de droits humains notamment le réseau national de la défense des droits humains (RNDDH) dont le dernier massacre à Bel air enregistre 13 morts et 4 personnes portées disparues. Ces données-là, si alarmante sont-elles, semblent ne pas être urgent pour l’équipe PHTK puisqu’ elle ne montre que l’indifférence.
Le président Jovenel Moïse en contradiction avec lui-même
Pendant que le président Jovenel Moïse veut montrer que seul les élections peuvent sauver Haïti et permettent au peuple de trouver son salut, il oublie s’il est, lui-même, le produit d’une élection. Et son arrivé au pouvoir en tant que élu ne fait qu’amener le pays à la descente au enfer. C’est le cas du taux d’inflation présenté dans les colonnes du nouvelliste qui ne cesse de s’accroître car, le taux est passé de 13 % en février 2017 à 19 % en Août 2019. Sur le marché des changes 65 gourdes pour un dollars en février 2017 contre 93 gourdes en octobre 2019. Donc, la gourde est considérablement dépréciée. Ces données traduisent clairement la pauvreté extrême qui accroît chaque jour dans le pays.
Finalement, l’organisation des élections demeure à la tête du président de facto Jovenel Moïse plus qu’une obsession. Ce dernier veut, à tout prix, réaliser les élections générales avant de quitter le pouvoir. Mais, en réalité, les problèmes sociaux, économiques, politiques et sécuritaires ne seront pas résolus par le moyen des urnes. C’est une incohérence totale et même une absurdité de la part du président Jovenel, de faire croire que le pays a un problème d’élections pendant qu’il est accédé au pouvoir par cette même voie et ne fait que sombrer le pays. Donc, aujourd’hui face à cette incertitude totale de l’avenir du pays, l’élection ne peut être l’urgence de la conjoncture actuelle.
Bibliographie
https\\www. Le nouvelliste.com\article\le deuxième goudougoudou de la décennie\ Roberson Alphonse\ 2019-11-02\html
DORISCA Calixte, l’appel au service.Haïti, ses problèmes et les solutions