Après les séries de mouvements programmées depuis le 7 février 2021 pour rappeler à Jovenel Moïse que son mandat est arrivé à terme, seule la ville des Gonaïves était, jusqu’à date, privée de classe. Après environ un mois, la vie scolaire semble sur le point de reprendre dans la ville de Jacques Stephen Alexis.
Généralement, la rentrée des classes pour les établissements scolaires de la ville des Gonaïves a lieu soit à sept heures ou sept heures 45 minutes et peut s’étendre jusqu’à 8 heures. Pourtant, aux environs de 9 heures, on assistait à un retour de plusieurs élèves chez eux. Trop tôt pour être déjà en route pour chez soi, l’un des élèves nous affirme que son école ne fonctionne pas. « Il n y a pas assez d’élève, les professeurs n’ont pas payé de leurs présences ; le directeur nous a dit de revenir demain », souligne cet élève de nouveau secondaire 3.
Remonté au 29 janvier 2021 le dernier jour de classe pour les élèves de la cité de l’indépendance, d’autres établissements en profitent bien de cette journée de 1er mars, disent-ils, pour continuer leur programme. Tel est le cas de Jean Price Mars, une institution scolaire située sur la route des dattes, malgré la présence d’une quantité minorée d’élèves.
Depuis le 7 février 2021, date ramenant la fin du mandat de Jovenel Moïse comme président du pays selon les partis de l’opposition ainsi que plusieurs institutions du pays, la cité de l’indépendance était au cœur de l’évènement. Affrontement armé, tirs nourris à longueur de journée, la population craignait un retour de 2004 où des rebelles armés qui réclamaient le départ du président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, avaient pris d’assaut la ville.
Se basant sur la situation socio-politique de la ville tout au long du mois de février, des professeurs de l’institution mixte Pradel Pompilus parlent de psychose de peur pour expliquer l’absence de la grande majorité des élèves au sein des institutions scolaires. « Les parents, par mesure de précaution, suivent de près l’évolution de la situation avant d’envoyer leurs enfants à l’école », selon les dires de l’un de ces professeurs.
Si certains parents ont peur, pour d’autre c’est le contraire. « Il faut savoir saisir les opportunités dans un pays où tout peut se passer à n’importe quel moment », prévient une mère de trois enfants pour les efforcer à se rendre à l’école ce lundi 1er mars après plus d’un mois à la maison.
Notons que durant cette journée marquant la reprise des écoles dans la cité de l’indépendance, même si au ralenti, on n a pas remarqué des élèves de la section maternelle ainsi que des classes de cours préparatoire à travers les rues ni au niveau des écoles visitées.