Des opposants politiques regroupés au sein de la Direction Politique de l’Opposition prennent position face au communiqué du Core group qui souhaite que l’année 2021 soit celle d’un renouvellement démocratique dans le pays. Pour eux, dans une note datée du 26 novembre 2020, les conditions ne sont nullement réunies pour la réalisation des élections crédibles, acceptables.
Formée de AAA, FUSION, INIFOS, INITE, MOCHRENAH, OPL, SPD, VERITE, VEYE YO, la Direction politique de l’opposition déplore le récent communiqué du Core group portant sur l’organisation des élections dans le pays en 2021 en sollicitant l’accélération des préparatifs.
Selon ces organisations, « les conditions ne sont nullement réunies pour la réalisation d’élections crédibles, acceptables ». Solliciter la tenue des élections en 2021 c’est « encourager le Président Jovenel Moïse à poursuivre le processus électoral boiteux, vicié au départ, complètement noyé dans l’incohérence et l’illégalité », lit-on dans cette note.
« Le Président de la République navigue à vue dans un nuage épais constitué d’actes inconstitutionnels depuis près de trois années consécutives », souligne ces organisations de l’opposition avant de relater qu’en « janvier 2017, Jovenel Moïse a pris la décision, en violation flagrante de la Constitution, de ne pas organiser les élections qui devaient permettre au peuple haïtien de renouveler un premier tiers du sénat. En janvier 2019, se sentant confortable dans sa gouvernance débridée, il a réitéré le même forfait ».
De plus, en 2020, le Président Jovenel Moïse voulant prouver qu’il a des suites dans les idées a croisé les bras regardant s’achever le mandat des élus des organes des collectivités territoriales (Mairie, CASEC, ASEC, Délégué de Ville), transformant ainsi le pays en une vaste savane où il devient le seul élu avec la capacité de tout faire par décret. Pour fermer la boucle, il a mis sur pied, de façon unilatérale, en dehors de tout accord politique, un Conseil Électoral Provisoire et un Comité Consultatif pour l’élaboration d’une nouvelle constitution à adopter par référendum, un mode opératoire interdit par la Constitution en vigueur.
Par ailleurs, la Direction de l’opposition politique dit déplorer cette prise de position équivoque qui parle de démocratie tout en couvrant les actes arbitraires d’un président qui fait fi des règles et principes les plus élémentaires de la gouvernance démocratique.
« Le peuple haïtien dans ses structures organisées les plus diverses appellent au respect des règles du jeu démocratique et en tout premier lieu au respect des prescrits de la Constitution qui a fixé la fin du mandat du Président de la République au 7 février 2021 », conclut cette note.